Les émotions: bonnes ou mauvaises conseillères, comment les accueillir ?

«  Sans émotions, il est impossible des transformer les ténèbres en lumière et l'apathie en mouvement » Carl Gustav Jung

Étymologiquement, « émotion » veut dire « dérangement », « mouvement qui agite, qui trouble » ( racine latine »emovere = mettre en mouvement, préfixe « e » vers l'extérieur). C'est une expérience psychophysiologique souvent intense, ne durant que quelques minutes, une réaction de notre corps à notre mental ou le reflet du mental sur le corps

L'émotion permet au corps de répondre de façon adaptée à un stimuli de l’environnement

Le corps se met en tension, se mobilise énergétiquement pour agir ou fuir ; l'émotion a une action bio-régulatrice, dès lors que la décharge de l'émotion permet au corps de revenir à son équilibre de base

Par exemple, une pensée, une parole agressive ou hostile crée dans le corps une accumulation d'énergie appelée colère : le corps et le mental s'apprêtent à combattre car se sentant menacés physiquement et physiologiquement, d'où une tension physique et modifications de la biochimie du corps ( rougeur, chaleur, …), signes d'alarme.

Mais quand la menace passe, le corps retrouve son équilibre

L'émotion est donc une manifestation interne et génère une manifestation externe 

Si je vois un chien,  j'ai peur, je cours ou je reste clouée sur place
Si je suis triste,  je pleure ou je me replie sur soi, je m'isole
Si je me sens agresser, je suis en colère, je frappe ou je lutte
Nous voyons bien que ces 3 émotions sont en réalité des mouvements corporels qui vont garantir notre existence en nous permettant de nous adapter au mieux

La réaction humaine la plus archaïque est la peur ; si la peur ne suffit pas à rétablir l'équilibre alors survient la colère ; si ni la peur ni la colère ne fonctionnent la tristesse prend le relais.

Donc dans la colère il y a toujours de la peur et dans la tristesse, il y a de la peur et de la colère

Une émotion surgit lorsque le cerveau perçoit une information en lien avec l'existence ; il la traite de façon très archaïque en termes de «  bon/ pas bon »

Si l'information est neutre, il n'y a pas d'émotion
Si l'information est perçue comme bonne, favorable à notre existence, alors nous ressentons de la joie
Si l'information est  considérée comme pas bonne, nous ressentons de la tristesse, de la colère, de la peur

Si notre cerveau met en place des réactions réflexes, c'est que les émotions nous sont utiles, ont un rôle à jouer dans notre survie. Face à une émotion intense, on stimule le système sympathique, les hormones d'alarme, de stress se libèrent par les glandes endocrines puis retour à l'homéostasie

Les émotions nous protègent et nous équilibrent, chacune a sa fonction et leur répétition renforce nos expériences et une meilleure connaissance de nous-même. Si nous ne pouvons ni fuir ni lutter alors nous subissons l'émotion et des désordres organiques surgissent

Cela ne signifie pas que l'on ne doit pas soulager la souffrance et la détresse psychique liées à certaines émotions, cela veut dire que les événements et leur cortège d'émotions ne peuvent être intégrer et potentialiser que si nous les vivons, que si nous laissons les émotions nous traverser, puis nous quitter.

Nous sommes touchés certes mais nous sortons grandis, plus forts, plus apaisés, nous retrouvons un certain équilibre ; or mener une existence équilibrée ne consiste ni à lisser ni à contenir ni à annuler les émotions

Nos émotions ne sont pas des manifestations négatives : toutes sont positives et toutes sont nécessaires.

Nous avons appris à contrôler nos émotions, or nos émotions sont notre boussole, elles servent à donner un sens à la vie, nous permettent de nous diriger sur le chemin d'un bien-être profond ou nous indiquer si nous faisons fausse route